Trois associations importantes du domaine de la didactique des langues et des cultures ont organisé les 14 et 15 juin, à Paris, une rencontre réunissant pour un « débat participatif » une centaine de personnes en présentiel (à la Maison de la recherche de l’Université Paris 3 – Sorbonne nouvelle) et à distance (par un dispositif de type webinaire). L’Acedle (Association des chercheurs et enseignants didacticiens des langues étrangères), l’Asdifle (Association de didactique du français langue étrangère) et TRANSIT Lingua ( Travaux en Réseaux, Approches Nouvelles en Situations Interculturelles et Transnationales) ont inscrit cette rencontre dans le prolongement d’actions qu’elles avaient conjointement menées en 2018 pour dénoncer la publication par le Conseil de l’Europe d’un Volume complémentaire au CECR (2018), traduction d’un Companion Volume (2017[1]). La perspective élargie consistait à susciter un débat, éventuellement vif, entre différents acteurs du domaine à partir en particulier des réponses apportées par une quinzaine de « lanceuses et lanceurs de débats » à la question : En quoi les langues ont-elles un rôle à jouer dans les sociétés mondialisées au sein d’une Europe fragilisée ?
Cette formule innovante d’échanges, avec la dimension internationale qu’elle présentait, avait demandé un gros travail de préparation au trio organisateur. Les débats avaient été distribués en quatre sessions, respectivement intitulées :
- L’Europe face au choix de ses valeurs : quels projets de société ?
- Réinterroger « langue » : pouvoir, action, expérience ?
- Dynamiques d’interventions : domaines de partages, réseaux, diffusion
- Intervention : tensions, marges de manœuvre, responsabilités
Comme on pouvait s’y attendre, ce cadrage n’a pas été strictement respecté par les participants et les pistes poursuivies ont parfois pu prendre des allures buissonnières, mais, comme telles, exploratoires ou prospectives. Il reviendra aux organisatrices de tirer les leçons de cette expérience et de dégager les points forts de la rencontre (qui a été intégralement enregistrée), mais on peut déjà dire que cette « première » a été une indéniable réussite (y compris sur le plan logistique), même s’il est permis de penser que, dans la visée des initiatrices et dans le ressenti de nombre des participants, les débats auraient pu/dû être plus vifs et plus centrés sur les enjeux majeurs qui avaient été pointés. Mais, en tout état de cause, le débat n’est pas clos.
Daniel Coste
[1] Voir notamment https://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article7190